Le documentaire de Richard Copans sur Fernand Deligny, personnage hors-normes et héros révolté, devenu éducateur spécialisé un peu par hasard, est sorti hier en Suisse romande. Le film retrace lhistoire de celui qui a travaillé avec des jeunes psychotiques et délinquants depuis 1938, qui a vécu pendant 30 ans avec des autistes mutiques et qui a développé une manière de penser le monde en images, au-delà de la parole. Ce cas est caricatural et je reviendrai à des considérations On éliminera un syndrome confusionnel et ses principales étiologies. Or, selon les historiens Henri Ellenberger et Albrecht Hirschmûller, la vérité historique est toute autre et bien intéressante pour notre réflexion durant ces journées. Bertha Pappenheim, loin dêtre guérie, fut admise au célèbre sanatorium Bellevue fondé par Ludwig Binswanger grand-père du Ludwig Binswanger que nous connaissons comme psychanalyste et disciple de Freud, clinique luxueuse située au bord du lac de Constance. Elle y séjourna quatre mois, sans guère de progrès du 171882 au 29101882. Breuer refusa de la reprendre en traitement quand elle revint à Vienne. A trois reprises, de 1883 à 1887, Bertha Pappenheim fut réadmise à la clinique du Docteur Breslauer où elle avait déjà été internée, à la demande de Breuer, en 1881. Freud se tenait au courant de létat de santé de Bertha Pappenheim car sa fiancée, Martha Bernays, entretenait des liens quasi familiaux avec Bertha Pappenheim car le père de Bertha avait été le tuteur légal de Martha après la mort de son père à elle. Dans une lettre à Martha sa future épouse, datée du 5 août 1883, il lui écrit ceci : Bertha est une fois de plus au Sanatorium de Gross-Enzensdorf, je crois Inzersdorf en fait. Freud fait là un lapsus calami formidable en introduisant ce Gross, allusion inconsciente à une grossesse hystérique de Bertha à la fin de sa cure avec Breuer. Et Freud poursuit ainsi sa lettre : Breuer parle delle constamment, dit quil souhaiterait quelle soit morte afin que la pauvre femme soit délivrée de ses souffrances. Il dit quelle ne se remettra jamais, quelle est complétement détruite. 1Service de Psychiatrie C, CHU Hédi Chaker, 3029 Sfax, Tunisie Chez cette patiente, les crises épileptiques qui étaient survenues durant la petite enfance, sont réapparues vers lâge de 20 ans avec une autre présentation clinique. Les crises nocturnes faites déveils paroxystiques et de dystonies correspondent vraisemblablement à des crises dépilepsie frontale nocturne. Dans ce type dépilepsie, souvent méconnu par le patient et son entourage, les crises surviennent exclusivement pendant le sommeil et posent parfois un problème de diagnostic différentiel avec les manifestations motrices paroxystiques liées à un trouble du sommeil. Alors que les symptômes auditifs et neurovégétatifs avec les phénomènes expérientiels du début, évoluant de façon paroxystique, orientent vers une épilepsie temporale. Le diagnostic global était celui dune épilepsie fronto-temporale complexe, vu quil y avait la notion de perte de contact et damnésie partielle post-critique. Ce diagnostic a été retenu sur la base des différents arguments anamnestiques, cliniques et électriques pointes ondes frontales et temporales. Toutefois, en dehors de ces crises épileptiques stéréotypées, lenrichissement ultérieur de la symptomatologie par les hallucinations sensorielles auditives, visuelles et cénesthésiques non concomitantes aux crises et non reconnues comme pathologiques par notre patiente, les idées délirantes à thèmes mystique et dinfluence et lautomatisme mental, sans trouble de la conscience, évoquaient une psychose associée à lépilepsie. Tout lenjeu est dans la reconnaissance de cette comorbidité malgré le polymorphisme sémiologique de cette épilepsie partielle fronto-temporale et latypicité des troubles psychotiques développés par notre patiente au cours de lévolution. En effet, les hallucinations cénesthésiques de viol, qui constituent une des originalités de notre observation, ne sont pas habituelles dans les crises partielles et devraient attirer lattention des neurologues vers un trouble psychotique associé. Le délire dinfluence, autre originalité de lobservation, est rare dans la psychose épileptique, contrairement au délire mystique. Mais lexistence dautres éléments comme lautomatisme mental et le syndrome hallucinatoire riche rendent ce diagnostic très probable. Ces données cliniques renvoient à la schizophrénie, cependant peut-on parler de schizophrénie chez le sujet épileptique et quels sont, le cas échéant, les spécificités de cette schizophrénie Les données de la littérature suggèrent que les patients épileptiques ont un risque de développer une psychose 6 à 12 fois plus important que dans la population générale, et ce risque savère plus important dans le cas dépilepsie temporale. Reste à savoir, dans notre cas, de quel type de psychose épileptique sagit-il? Une tentative de classification des psychoses de lépileptique, tenant compte de la durée de lépisode psychotique et de la chronologie de son apparition par rapport aux crises épileptiques ainsi que du niveau de conscience, distingue trois types : les psychoses épisodiques où la conscience est souvent altérée psychose critique, confusion post-critique, psychose post-critique, les psychoses permanentes ou chroniques où la conscience est conservée psychoses intercritiques shizophréniformes et les psychoses alternatives, où le niveau de conscience est variable. Peut être cénesthésique ou motrice. Les différentes choses perçues Cette vignette sinscrit dans un ensemble de cas livrés, sauf un, par les consultants au, qui témoignent de lorientation psychanalytique des traitements au CPCT, dispositif gratuit, limité dans le temps et dans lequel les consultants sont bénévoles. Ces cas cliniques sont totalement anonymes et construits en logique. Ils rendent compte des effets obtenus et du travail de recherche conduit dans ce dispositif. Ils témoignent aussi de la façon dont les problématiques contemporaines sont abordées au CPCT où les pathologies sont pensées à laune de la subjectivité des patients. Faire reconnaître autrement. Ici le passé se superpose au présent psychotique, au sens où ce terme refléterait un état, 13 S. FREUD, La Naissance de la psychanalyse. Lettres à Wilhelm Fliess. Notes et plans, 1887-1902, P.
On aboutirait ainsi à une véritable structure stable dont les deux modèles spécifiques sont la structure névrotique et la structure psychotique. Cet ouvrage présente une figure majeure du champ de la psychopathologie de lenfant : celle des troubles psychotiques. Non assimilables à la schizophrénie chez ladulte, à nécessairement différencier des troubles du spectre autistique TSA, ces manifestations se caractérisent par une présentation et une logique propres qui appellent à en appréhender la spécificité. Le repérage symptomatologique ainsi que lanalyse du fonctionnement psychique de ces enfants en souffrance sont présentés en détail, permettant de penser la dynamique des soins dont ils doivent bénéficier. Cependant comme nous lavons déjà expliqué, il sécoule souvent des années entre les premiers symptômes encore prodromiques et la prise en charge elle-même. Des mots et du sens, perte de la métaphorisation et de ses variations, A lexclusion dun trouble psychotique réactionnel Malgré les difficultés, la filière veut se montrer solidaire avec les acteurs essentiels de la lutte contre le Covid-19, les personnels de santé. Plutôt que de voir nos stocks se gaspiller, car.. Il peut se déduire, à partir de ce que nous avançons, que les places à occuper par le psychanalyste dans la structure avec le sujet psychotique ne sont pas très nombreuses. Par exemple, elle ne pourra pas être, cette place, pour le psychanalyste, celle du grand Autre, pour les raisons que nous venons de définir. Cest la place quoccupa le Dieu de Schreber, celui qui prend le sujet pour objet, soit sous la forme de la persécution, soit sous la forme de lérotomanie. Cette place du psychanalyste ne sera pas non plus celle de lidéal, qui joue un si grand rôle dans la paranoïa; Idéal, I majuscule. Ainsi lanalyste peut être un autre, il peut être un autre du recours, mais le sujet psychotique lui-même est le premier à se faire le garant de lordre, à se loger sous ces signifiants de lidéal et, à cet égard, lanalyste idéalisé ne sera que son double symbolique dans une sorte didentification à lenvers. Cest à mon avis une voie qui nimplique aucun progrès. Pas la place de lAutre, pas la place de lIdéal. Lebensbezug, au sens du corps capable de sensation et daction, se manifeste très peu. Le seul ressenti est une excitation sexuelle au niveau du pubis qui sera une aide importante dans le traitement. En effet cette sensation réelle proprement dite, inconnue jusqualors, est vécue comme angoissante. Suzanne ne peut pas en trouver assouvissement dans le réel, vu son état et ses angoisses notamment celle de perdre sa virginité. Cette excitation entraîne donc une réponse hallucinatoire Alain, les soldats, les gens, le professeur de français, une voix qui monte en elle. Il y a une réponse extérieure, par hallucination visuelle et auditive à lappel du corps, lintérieur, qui exige une réalisation immédiate. Suzanne crée une réalité hallucinatoire. Cest ce que GP appelle le corps parlant, cest un état entre la sensation réelle proprement dite et le désir hallucinatoire. Létudiant en soins infirmiers pénétrant pour la première fois dans un service psychiatrique, linfirmier de soins généraux confronté à un patient psychotique ou hystérique sont légitimement conduits à sinterroger sur les notions de folie, de normal et de pathologique. 23 Jacques LACAN, De la psychose paranoïaque dans ses rapports avec la personnalité 1932 Rééd, Pa
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